Pouvoir transformateur du langage en travail social

REISO – Revue d’information sociale

+ Appel à contributions : le dossier thématique consacré à l’activité physique

 

Pouvoir transformateur du langage en travail social

Le langage s’avère un outil puissant qui joue un rôle catalyseur dans le travail social. Les mots utilisés, tant à l’écrit qu’à l’oral, ont un impact significatif sur les personnes accompagnées et sur les dynamiques sociales.

Par Mickaëlle Haution-Pra, consultante en job coaching & insertion professionnelle

 

Extraits :

Le langage est un outil puissant qui joue un rôle catalyseur dans le travail social. En optant consciemment pour des termes positifs, bienveillants et encourageants, un environnement mental propice à la confiance en soi, à l’estime personnelle et à la résilience face aux défis est créé. Encourager la personne à substituer « je vais essayer » par « je vais y arriver » l’incite à agir avec conviction et détermination.

 

Le respect au cœur du langage

Il est temps de questionner l’usage persistant du terme « assistant·e social·e » qui sous-entend une dynamique de dépendance plutôt que d’empowerment. Ainsi, remplacer le terme « assistant·e social·e » par « conseiller·ère social·e » ou « facilitateur·rice d’insertion » reflèterait mieux la juste posture de relation à adopter.

 

De l’importance du champ lexical

Prêter attention au champ lexical utilisé par les personnes accompagnées fournit de précieuses indications sur leur attitude, leur humeur, leurs capacités réflexives, leur adhésion aussi. Plus spécifiquement dans l’accompagnement d’un public jeune, par exemple, les professionnel·les devraient adapter leur vocabulaire et s’appliquer à comprendre les expressions et références des bénéficiaires, en portant leur attention à ce qui fait sens pour elles et eux. Ainsi, jeter des ponts entre leurs cartes mentales et celles des professionnel·les facilitera leur compréhension et leur adhésion.

 

Impact dans la négociation et dans le changement de point de vue

L’utilisation judicieuse des mots se révèle être un atout majeur lors des demandes de financement et de la présentation de projets. Choisir le bon vocabulaire participe d’une stratégie clé pour influencer positivement le point de vue des bailleur·ses de fonds et, par extension, des personnes accompagnées. Lors des demandes de financement, un langage persuasif est essentiel pour articuler clairement l’impact d’un projet sur la vie des bénéficiaires : des termes tels que « autonomisation », « impact durable » et « résilience » démontrent la portée positive à long terme des initiatives et la demande de financement devient une opportunité de partager une vision inspirante plutôt qu’une simple demande de fonds. De même, plutôt que de décrire des individus comme « en difficulté », de termes tels que « en transition » ou « en reconversion » mettent l’accent sur le potentiel et la capacité d’évolution, favorisant ainsi une approche plus respectueuse et inclusive.

 

–  –  –  –  –

Appel à contributions : le dossier thématique consacré à l’activité physique

Appel à contributions : le dossier thématique de la revue veut explorer les projets, recherches et autres initiatives abordant le sport et le mouvement en Suisse romande, en lien avec la santé publique et le travail social.

Par Céline Rochat

Mens sana in corpore sano. « Un esprit sain dans un corps sain ». Entre la fin du Ier siècle et le début du IIe déjà, le poète satirique Juvénal relevait les liens entre santé mentale et santé physique dans une citation ayant, depuis, traversé les siècles. Le fait de mobiliser son corps pour prévenir certains troubles, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’hypertension, les apnées du sommeil, l’arthrose ou encore la dépression, n’est plus à prouver. Pourtant, « 81% des adolescents et 27,5% des adultes ont actuellement un niveau d’activité physique inférieur à celui recommandé par l’OMS, ce qui a des conséquences pour eux tout au long de leur vie et pour leur famille, mais aussi pour les services de santé et la société dans son ensemble ». Dans son Rapport mondial de situation sur l’activité physique, publié en 2022, l’Organisation mondiale de la Santé indique que si la « prévalence actuelle du manque d’activité physique reste inchangée », 47% des nouveaux cas de maladies non transmissibles résulteront de l’hypertension, et 43% de la dépression. Une véritable urgence en matière de santé publique.

Modalités pratiques

Les articles du dossier annuel de REISO « Sport et mouvement » sont publiés de janvier à décembre 2024. Les textes peuvent prendre diverses formes, que ce soit une synthèse de recherche, une réflexion, une présentation d’action sur le terrain ou un partage d’expérience.

Partager :