École d’études sociales

Une brève histoire de la Haute École de travail social

La Fédération romande a le plaisir de vous offrir à nouveau les récits en forme de « Billets d’humeur » rédigés par Micheline Kretschmer, responsable de formation à l’Institut d’études sociales à Genève de 1965 à 1999.

 

 

La Haute École de Travail Social – 2022
ou
L’École d’études sociales pour femmes – 1918

 

Eh oui, elle est maintenant plus que centenaire cette école sise 28 Rue Prévost-Martin, dans le Quartier de Plainpalais.

Alors je raconte !

Et pour commencer, quelques extraits du texte fondateur rédigé par le Professeur Hans Töndury-Gieré, professeur à l’Université de Genève, à la suite duquel l’École d’études sociales pour femmes a été créée.

« L’école que nous proposons de créer aura un double but : donner aux femmes l’occasion d’augmenter et d’approfondir leurs connaissances civiques et économiques. Sa tâche principale doit être de procurer à toutes celles qui se destinent à une activité sociale la possibilité d’acquérir une solide instruction professionnelle qui leur permettra d’avoir une activité indépendante et d’occuper des situations supérieures. »

Suivent l’organisation, le statut juridique, et surtout les professions concernées à savoir celles qui sont aujourd’hui les travailleuses sociales et les bibliothécaires. Y figurent, bien sûr, les thèmes et contenus des cours.

Et ceci encore : en 1875, le « régime radical » supprime toutes les corporations religieuses. Mais la loi « d’incamération » du 6 octobre 1876 indique que les biens mobiliers et immobiliers seront réunis aux biens de l’État, et « resteront affectés à leur destination de charité, de bienfaisance et d’instruction publique. »  Il s’agit notamment d’un hospice pour les pauvres catholiques, d’un hôpital, d’un orphelinat pour quarante filles et tenu par des religieuses. Plus tard, ce sera la Maternité jusqu’en 1909 et la Clinique Infantile. Le Conseil d’État a ainsi pu « attribuer la belle propriété des Petits-Philosophes à l’École d’études sociales »

« S’il est pertinent de penser que les lieux gardent dans leurs murs et leur atmosphère trace de ceux qui y ont vécu, quels symboles que ceux de l’hôpital, de l’hospice, de l’orphelinat, des religieuses, de la maternité et de l’enfance ! »

Et maintenant ?

C’est le 1er avril 1964 que l’École d’études sociales (qui deviendra rapidement l’Institut d’études sociales) s’installe aux Petits Philosophes. Car la Villa de Malagnou, qui comportait deux salles de classe, et où j’ai été joyeuse étudiante, a dû faire place à la construction de l’actuel Musée d’Histoire Naturelle.

Aux Petits-Philosophes, les locaux s’avèrent insuffisants, et au cours du temps, on construit dans la propriété, puis on bénéficie d’un immeuble Rue Pré-Jérôme, avec auditoire, bibliothèque et bureaux.

Et, j’ai été responsable de formation dans cette « École » de 1965 à 1999. Les étudiant.es, 637 sauf erreur, les collègues, les vacataires, nombreux, me reviennent volontiers en mémoire.  Comme les moments forts : le premier jour, la première semaine. Et bien sûr, « mai 68 ». Une expérience de co-gestion à l’École de service social. Un magnifique d’apprentissage et un grand plaisir. Et je rencontre parfois un ou une étudiant.e qui se signale à moi, ce qui me touche beaucoup. Échange bref ou nouvelle relation d’amitié toute simple !

La petite École est devenue une grande École, dénommée maintenant « Haute École de travail social. »

Y fait-on ce que souhaitait M. Töndury en 1918 ? Très certainement, et mieux encore probablement ! Il faut aller voir, ou se souvenir d’y avoir passé dans les décennies précédentes, ou rencontrer les anciens et les actuels, formateurs, collaborateurs et étudiants.

Joyeuse et féconde route à la HETS.

4 août 2022

Micheline Kretschmer

HETS.PDF

 

…et pour en apprendre davantage

suivre le lien >

75 ans d’histoire de l’Institut racontés par Micheline Kretschmer et Jacqueline Court

Il y a eu les grands idéaux de l’époque de fondation, juste après la première guerre mondiale, la crise des années 30, puis les années de guerre, d’après-guerre, mai 68, et toutes les autres étapes qui ont marqué ces 75 ans d’aventure. Tous ceux qui ont fréquenté cette institution trouveront dans cet ouvrage leurs souvenirs fredonnés sur un air connu.

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