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Comment cerner les enjeux de la médiation culturelle

Construire un dispositif participatif en formation

Pour mieux cerner les enjeux de la médiation culturelle, étudiant·e·s et enseignant·e·s du DAS éponyme ont travaillé selon une approche participative. Ou comment expérimenter ensemble pour construire de la médiation culturelle.

Par Claudia della Croce, Professeure associée, Haute école de travail social et de la santé, Lausanne (HES-SO)

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Extraits :

La pratique de la médiation culturelle nécessite de faire appel à des références théoriques, des méthodologies d’intervention et des outils pédagogiques ayant pour objectif de sensibiliser de larges publics à la culture. Depuis 2011, la Haute école de travail social et de la santé de Lausanne (HETSL) propose une formation dans ce domaine sous la forme d’un Certificat of Advanced studies (CAS). Après six volées d’étudiant·e·s, elle a développé un Diplome of Advanced studies (DAS).

Le dispositif pédagogique novateur utilisé s’est basé sur les questions qui se posaient aux étudiant·e·s sur le terrain. Ainsi étaient amenés des apports théoriques pour construire les problèmes à partir des questions rencontrées. « Il faut une opération de la pensée pour que le problème advienne et la pensée a besoin de concepts pour opérer. Construire un problème représente donc un travail et les concepts sont les instruments nécessaires pour l’effectuer ».

 

Le dispositif : un moyen d’inquiéter une routine

Selon Foucault repris par Agamben, le dispositif est un ensemble de manières de faire, de techniques d’interventions, d’objets et d’espaces. Il est traversé par des idées et il s’examine dans les effets qu’il produit. Ce sont ses effets qui le font exister et qui font exister les personnes et les choses. Comme le dit Vinciane Despret, « un dispositif vient inquiéter une routine ». Deleuze, le décrit comme un ensemble d’éléments s’entraînant entre eux comme dans une machine. En ce sens, c’est une machine d’intervention qui fabrique des idées, des connaissances, et des manières de percevoir.

 

L’enquête : une méthode de transformation

Expérimenter une situation problématique et « éprouver les conséquences de ses propres activités (…), reconstruire le cadre de l’expérience en agissant sur ses conditions afin que puisse reprendre le continuum des expérimentations » est ce que Dewey (1967) nomme « enquête ». Selon lui, c’est une méthode qui transforme une situation indéterminée en une situation plus unifiée. Il indique qu’une telle situation appelle toujours à enquêter sur elle, parce que les éléments qui la composent ne tiennent pas tout à fait bien ensemble. Afin d’arriver à une situation définie, on peut, grâce à l’investigation, faire des propositions pour construire une intervention ou à une nouvelle situation sur laquelle il faudra continuer à se pencher.

 

Apports et limites du dispositif

Le dispositif pédagogique a favorisé l’enquête notamment en proposant à périodes régulières des réunions entre enseignant·e·s et étudiant·e·s. Durant ces échanges, celles·ceux-ci décrivaient ce qui se passait dans la réalisation de leur projet. Chacun·e donnait des pistes de réflexion, reprises ensuite dans des séminaires théoriques approfondissant les thématiques soulevées.

Il s’agissait pour les enseignant·e·s de ne pas proposer des apports théoriques a priori, mais de se mettre dans une posture d’enquête avec leurs élèves. C’était prendre le risque de partir de situations concrètes pour convoquer les concepts permettant de les problématiser. Cela a mis en œuvre une circularité entre pratique et théorie.

 

 

 

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