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Un entretien mobile pour les ados qui consomment
Pour faciliter l’accès à un espace de réflexion sur les conduites addictives, un programme propose aux jeunes de 12 à 20 ans un entretien d’évaluation dans leur contexte, sans engagement dans une démarche de soins.
Par Aline Gavillet, intervenante sociale, Jean-Michel Imhof, intervenant social, Laetitia Gibbs, psychologue associée, Kathia Bornand, intervenante sociale et co-responsable d’unité, et Line Guillod, pédopsychiatre et co-responsable d’unité, Programme DEPART, Département de psychiatrie, CHUV, Lausanne.
Extraits :
Les jeunes en situation de vulnérabilité constituent une population plus à risque d’une consommation de substances ou d’un usage numérique problématique. Elles et ils ont également moins accès aux soins. En effet, si leurs difficultés sont souvent repérées par la famille ou par des professionnel·le·s de différents domaines (pédiatres, enseignant·e·s, éducatrices et éducateurs), il reste généralement délicat de les accompagner ou de les orienter vers un service spécialisé.
Dans ce contexte, les professionnel·le·s de première ligne des domaines médicaux, sociaux, de l’insertion scolaire et professionnelle travaillent régulièrement avec le concept d’intervention précoce. Celui-ci vise à repérer et orienter vers les soins le plus tôt possible des adolescent·e·s vulnérables, afin de réduire les risques de décrochage scolaire ou professionnel ainsi que les impacts sur la santé.
Écouter, analyser, restituer
Face à ces constats, une modalité d’intervention spécifique a été mise sur pied dans le cadre de l’unité DEPART : l’entretien d’évaluation mobile. Un·e intervenant·e de la structure se rend disponible pour une rencontre unique réalisée dans l’environnement de la ou du jeune, soit son école, son centre de formation professionnelle, un foyer socio-éducatif, une consultation ou autre. Si la demande vient des parents, une intervention selon les modalités habituelles, avec un premier entretien dans l’unité, est proposée.
Une évaluation brève des consommations constitue le contenu principal de cet échange. Elle passe en revue les aspects de fonctions, de perceptions de l’entourage, d’impacts perçus, de fréquences et d’habitudes. Sur la base de l’approche motivationnelle, il s’agit de travailler à la réduction des impacts. Le ton de l’entretien se veut bienveillant et sans jugement ; il doit contribuer à identifier les ressources déjà mobilisées et celles qui sont mobilisables.
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L’unité DEPART
Intégrée au Département de psychiatrie du CHUV, l’unité DEPART offre un regard spécialisé sur la consommation de cannabis, d’alcool ou d’autres substances psychotropes, ainsi que l’usage problématique des écrans et des jeux vidéo à l’adolescence. L’équipe interdisciplinaire composée d’intervenantes et intervenants sociaux, de psychologues, de médecins pédopsychiatres et d’infirmier·e·s, collabore avec les structures existantes en proposant un soutien spécifique pour ces problématiques.