Une fondation intègre la spiritualité dans sa démarche
Quel accompagnement spirituel en institution ?
Une fondation qui suit des personnes en proie à des troubles psychiques lourds a choisi d’intégrer la spiritualité dans sa démarche vis-à-vis des bénéficiaires. Une décision basée sur l’identification du besoin et sur des bases scientifiques démontrées.
Par Nadia Ben Zbir, accompagnante spirituelle et thérapeute avec le cheval, Fondation Domus, Ardon et La Tzoumaz (Valais)
Extraits :
Les liens entre spiritualité et psychiatrie sont éminemment complexes. Si, durant des millénaires, médecine et spiritualité étaient intimement liées, il n’en va plus de même dans nos sociétés contemporaines occidentales. Il est d’ailleurs couramment admis que la spiritualité des bénéficiaires n’est pas du ressort des accompagnant·e·s.
Il faut relever que le vécu spirituel est sans doute une expérience des plus intimes. Il touche aux valeurs de la personne, à sa vision et à son rapport au monde. Dans ce contexte peut se poser la question de la légitimité pour les professionnel·le·s de s’enquérir, voire de s’occuper, de la spiritualité des bénéficiaires. C’est pourquoi la mise en place d’un accompagnement spirituel dans le cadre d’une institution sociale doit être pensée et clairement définie.
Élément significatif dans le processus de rétablissement
L’idée de mener un projet sur cette thématique à la Fondation Domus a germé à la suite d’une évaluation menée à l’interne, qui montrait que cet aspect n’était pas suffisamment considéré. Pour y répondre, la direction a souhaité s’intéresser aux bénéfices potentiels d’un accompagnement spirituel, à ses modalités, à la définition même de la spiritualité, ou encore aux ressources qui seraient nécessaires.
Définir le rôle des professionnels, éviter le prosélytisme
Réfléchir à un accompagnement spirituel implique de prendre en compte les multiples enjeux liés à la définition de l’être humain et de la spiritualité. Cela signifie également composer avec la vision du monde de chacun·e, bénéficiaires et collaborateur·trice·s de chaque groupe professionnel, sans oublier les compréhensions diverses des notions de santé et de maladie.