Le réseau, clé de l’accompagnement de l’enfant

Changer de façon déterminante la prise en charge des individus en souffrance psychique.

Pour mieux accompagner les enfants souffrant de troubles du développement et de l’apprentissage, le social et la santé se rencontrent. Ensemble, ils répondent au besoin d’entourer le jeune dans un cadre protecteur et adapté à ses besoins.

Par Olga Sidiropoulou, pédopsychiatre, cheffe de filière des Centres du Jour, SUPEA, CHUV, Lausanne

Le réseau, clé de l’accompagnement de l’enfant

 

Extraits :

Aujourd’hui, il tient de la nécessité de considérer le contexte global des enfants ou jeunes ayant des troubles de l’apprentissage ou des psychopathologies complexes du développement. Leur prise en charge gagne en efficacité, grâce à un travail de réseau et à la construction d’un langage commun qu’effectuent ensemble les professionnel·le·s de l’enfance et de l’adolescence, tout domaine confondu. Leurs pratiques sont dorénavant orientées dans ce sens.

 

Approche pluridisciplinaire pour une meilleure inclusion

Les politiques éducatives ont, elles, dû se modeler à la vision inclusive de l’adaptation de l’environnement à la personne. L’école vaudoise propose plus spécifiquement le concept « 360 degrés ». On donne là une nouvelle lecture de certaines notions fondamentales, telles que les apprentissages et l’intégration scolaire ou la socialisation en général. La question est posée : comment compléter l’approche médicale ou, pris dans son sens exclusif, l’approche scolaire ? La réponse exige une approche pluridisciplinaire, un plan d’action sur plusieurs niveaux.

Il s’agit alors de poser les bases en observant ce qui se passe dans le milieu de vie, écouter les besoins vitaux, comme du reste connaître l’équilibre familial et penser à sa protection. Puis, le regard médical agit en tant qu’input en milieu scolaire, pour permettre la construction d’aménagements. Les mesures auxiliaires spécifiques restent importantes, mais s’orientent également selon cette vision primaire de l’adaptation de l’environnement à l’enfant.

 

Le terrain pour mieux décoder la réalité des familles

Avec cette perspective, on saisit mieux combien le rôle du travail déployé sur le terrain s’avère déterminant. Les assistantes et les assistants sociaux, qui se déplacent à domicile, deviennent des porte-voix, des décodeuses et décodeurs de l’environnement des jeunes patient·e·s. Leur travail sur la réalité de la famille, souvent prise dans une situation de survie, laissent aux confidences la possibilité d’émerger. C’est pendant un trajet en voiture, par exemple, ou autour de la table, que certaines choses sont dites. Cette proximité humaine, ancrée dans des gestes du quotidien, est bien différente de la proximité créée dans le cadre d’une consultation pédopsychiatrique.

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